Michaël Bardin (LBNC, Avignon Université)
Louis Basco (LCC, Avignon Université)
Franck Bulinge (L3M, Université de Toulon)
Carole Chatelain (Directrice de la rédaction, Sciences et Avenir – La Recherche)
Guillaume Champy (LBNC, Avignon Université)
Vincent Claveau (IRISA-CNRS, Université de Rennes)
Aaron Delwiche (Trinity University, San Antonio, Texas)
Benjamin W.L. Derhy Kurtz (LCC, Avignon Université)
Liana Ermakova (HCTI, Université de Bretagne Occidentale)
Julien Falgas (CREM, Université de Lorraine)
Jennifer Henderson (Trinity University, San Antonio, Texas)
Christina Koumpli (LBNC, Avignon Université)
Léonard Lièvre (Journaliste, ancien rédacteur du Canard Enchaîné)
Guillaume Marrel (LBNC, Avignon Université)
Arnaud Mercier (CARISM, Université Panthéon Assas)
Angeliki Monnier (CREM, Université de Lorraine)
Emmanuel Netter (LBNC, Avignon Université)
Paolo Papotti (EURECOM)
Philippe-André Rodriguez – HumanIA (UQAM, Canada)
Yse Vauchez (CESSP, Université Paris 1)

Jeudi 24 juin 2021

Session Définition de la Fake News

9h30 – 11h30 : Approches différenciées de la Fake News

Vincent Claveau – Détection automatique des fake news : un problème multimodal
Résumé de l’intervention : Dans cet exposé, nous présenterons certains de nos travaux concernant la détection de la désinformation et des fake news dans les réseaux sociaux. D’un point de vue informatique, ces fake news peuvent prendre différentes formes, et récemment, le dévoiement d’algorithmes d’apprentissage profond (deep learning) fait également émerger de nouvelles menaces. La détection des fake news nécessite alors de disposer d’outils adaptés à chacune de ces formes.
Nous montrerons comment le traitement automatique de langues couplé à la vision par ordinateur peuvent être utilisés pour la détection de ces différents types de fake news.

Biographie : Vincent Claveau est titulaire d’un doctorat en informatique (2003) et de l’habilitation à diriger des recherches (2020) de l’Université de Rennes 1. Après un post-docorat à l’Université de Montréal, et un séjour de recherche à l’Inserm à Paris, il a obtenu un poste de chercheur au CNRS à l’IRISA de Rennes. Ses recherches portent sur la recherche d’information (RI), le traitement du langage naturel (TAL) et l’apprentissage automatique, avec un accent particulier sur l’extraction d’information à partir de textes, mais aussi de documents multimodaux.
Il est rédacteur en chef de la revue OpenScience RIDoWS, relecteur et membre du comité de programme de plusieurs revues et conférences dans les domaines du TAL et de la RI. Une liste de ses publications peut être consultée à l’adresse suivante : http://people.irisa.fr/Vincent.Claveau.

Yse Vauchez – Fake news : la construction d’un problème sans définition ?
Résumé de l’intervention : A partir de la fin de l’année 2016, la succession de deux événements politiques majeurs (la victoire du Leave au référendum sur le Brexit, et celle de D. Trump à l’élection présidentielle américaine) enclenche une propagation massive d’un néologisme produit par D. Trump lui-même : les fake news. Le terme s’institutionnalise et se développe dans son emploi public et médiatique. Cette formule (Krieg-Planque, 2009) cristallise de nombreux discours d’inquiétude, qui diagnostiquent l’apparition d’un problème grave et d’une menace pour les démocraties. Cependant, une analyse qualitative de contenu du débat public portant sur les fake news en France entre 2016 et 20191, à la télévision et à la radio, permet d’en identifier une caractéristique paradoxale : une grande diversité des définitions proposées, et un très faible niveau de consensus sur les origines, causes, responsables du problème, mais aussi sur ses effets, ses conséquences, et donc les types de solutions à lui apporter. L’analyse de ces discours alarmistes sur les fake news, et de la dimension technico-démocratique qui les traverse quasi-systématiquement permet de désexceptionnaliser le moment des fake news, et de le réinscrire dans la continuité des media panics (Drotner, 1999) : « dans les années qui suivent l’apparition d’un nouveau média de masse, des groupes d’acteurs s’engagent systématiquement et délibérément dans une entreprise de moralisation au nom de la protection de populations vulnérables et de ce qu’ils estiment être le bien de la société » (Wibrin, 2012). En articulant les différentes définitions développées aux positions des acteurs qui les portent, on peut lire le « moment des fake news » comme une opportunité pour certains groupes sociaux, permettant au groupe des journalistes et à celui des politiques de défendre chacun leur définition, et à travers elle, de défendre des intérêts professionnels ou corporatistes.

Biographie : Yse Vauchez est doctorante au département de science politique de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne (Paris, France). Son travail de doctorat porte sur la construction des fake news comme problème public, en France et en Italie, depuis 2016. Elle est affiliée au Centre Européen de Sociologie et de Science Politique (CESSP). Ses thèmes de recherche incluent la sociologie des médias et des controverses, la sociologie de l’action publique et de la construction des problèmes publics, la sociologie des groupes professionnels.

Benjamin W.L. Derhy Kurtz – La Fake News en 2021: notions et enjeux

Biographie : Benjamin W.L. Derhy Kurtz est docteur en sociologie de la télévision et des médias et enseignant-chercheur à l’Université d’Avignon, où il est responsable de la L1 Information-Communication.
Il a notamment pubié une co-direction d’ouvage anglophone avec Mélanie Bourdaa sur le transmédia et est l’auteur d’un ouvrage francophone sur l’industrie audiovisuelle préfacé par Bernard Miège.
Il étudie les industries créatives et les institutions culturelles (en particulier l’industrie télévisuelle, le cinéma et, plus récemment, l’industrie musicale) à travers trois prismes complémentaires : les personnels et le fonctionnement économique de l’industrie (incluant mesures du succès et relations sociales), les pratiques de production, de narration et de diffusion (en particulier au travers du transmédia) et enfin les audiences de ces productions, à savoir les publics. Il s’intéresse enfin à la représentation des professionnels de ces industries et des informations par la presse, notamment via l’objet que sont les Fake News.

Guillaume Champy – Fake News: du singulier au pluriel ou du pluriel au singulier

Biographie : Guillaume CHAMPY, Enseignant Chercheur à l’Université d’Avignon, Docteur en Droit Privé et Sciences criminelles et Hdr en Droit, s’est très tôt interessé dans le cadre de sa thèse de Doctorat notamment (https://www.persee.fr/issue/ridc_0035-3337_1993_num_45_4?sectionId=ridc_0035-3337_1993_num_45_4_4789) aux problématiques de la propriété et de la falsification des données mais aussi au-delà, de celle de l’information. Ses travaux plus récents portent sur des questions relatives à la définition et au domaine de la clause de conscience débordant aujourd’hui l’activité des seuls journalistes, à la problématique de la notoriété et de l’éphémère, ainsi qu’à celle de la souveraineté et des crypto-monnaies.
Il intervient à l’heure actuelle en Master Droit et numérique de l’Université d’Avignon, dans le cadre du Cours relatif à la Cybersécurité et à la Cyberdéfense.

Session Usages et impacts de la Fake News

14h – 16h30 : Approches différenciées de régulation de la Fake News

Louis Basco – Approche psycho-cognitive des « Fake news »
Résumé de l’intervention : Lorsque l’on s’intéresse à l’objet même qu’est une fake new, on ne peut faire fi des personnes qui sont en sont liées : celle qui émet des informations et celle qui les reçoit. Il est donc nécessaire de comprendre l’identité de la personne émettrice et celle de la personne réceptrice.
S’interroger sur comment « la personne » se construit au travers de son « Soi réel » et tout particulièrement de ses valeurs mais également de son « Soi social » et des pratiques qui le constituent permet de mettre en évidence la question vive des fake news au regard de la personne.
Ainsi on relèvera les interactions qui interagissent entre les valeurs de la personne et ses pratiques.

Biographie : Louis Basco est enseignant à Avignon Université, Chercheur au sein du Laboratoire Culture et Communication. Ses travaux sont engagés sur la construction et l’accompagnement de la personne. Il est coordonnateur de projets internationaux ayant pour finalité la mise en place d’une part d’un référentiel d’indicateurs de la construction de la personne étudiante tout particulièrement au regard de ses valeurs et pratiques culturelles et d’autre part d’une démarche d’accompagnement tout particulièrement destinée aux personnes en difficulté.
Louis Basco est président de l’Association de Recherche sur la Personne A.R.P. https://associationarp.wordpress.com/

Franck Bulinge – Techniques et usages de la désinformation

Michaël Bardin – La réponse du législateur : la loi contre la manipulation de l’information du 22 décembre 2018

Biographie : Michaël Bardin est Maître de conférences en droit public. Il codirige le parcours Droit et numérique du Master Droit d’Avignon Université. Membre du LBNC (EA 3788), il consacre une grande partie de ses activités d’enseignement et de recherche au droit du numérique (protection des droits fondamentaux, mutation des institutions et de la vie politique à l’ère du numérique) et au droit constitutionnel (interne et comparé,  le droit italien et le droit régional). Il a notamment codirigé l’ouvrage La démocratie connectée : ambitions, enjeux, réalité, publié en 2018.

Arnaud Mercier – Fake news : symptômes et ferments d’une crise de confiance vis-à-vis des sachants

Biographie : Lauréat de l’IEP de Paris et docteur en science politique, il est Professeur en information-communication à l’Institut Français de Presse (université Paris 2-Assas). Il est l’auteur de nombreuses publications académiques sur la communication politique, les évolutions numériques du journalisme, l’usage des réseaux socionumériques. Il a dirigé les ouvrages La communication politique, (CNRS éditions,) en 2017 et #info : commenter et partager l’actualité sur Twitter et Facebook (éditions de la Maison des Sciences de l’Homme) en 2018. Il préside la 71e section (Information-Communication) du Conseil National des Universités depuis 2019.

Vendredi 25 juin 2021

Session Régulation des Fake News

9h30 – 11h : Approches différenciées de régulation de la Fake News

Liana Ermakova – Les guerres de l’#hydroxychloroquine : circulation d’informations médicales altérées en cascade sur Twitter
Résumé de l’intervention : Durant la pandémie de Covid-19, de nombreux utilisateurs ont considéré Twitter comme une source fiable d’information médicale. Toutefois, cette information est souvent altérée lorsqu’elle est partagée.
A travers l’étude qualitative de tweets portant sur la controverse des traitements de la Covid-19, nous montrons que malgré la qualité de l’information dans le tweet initial, les flux de personnes publiques créent des cascades de désinformation via leurs abonnés.
Nous clarifions le mécanisme de distorsion de l’information médicale en cascade, découvrons les principaux acteurs de la discussion sur les traitements controversés, et montrons l’effet de polarisation du groupe pendant la discussion. Le changement du sujet ressemble à l’effet du téléphone cassé lorsque le message est altéré pendant la transmission, ce qui est typique pour les cascades. Le sujet médical est souvent remplacé par des conversations politiques et commerciales. Nous avons montré que les paliers des cascades accumulent la mutabilité de l’information. L’information médicale est souvent altérée accidentellement et inconsciemment en raison d’une mauvaise compréhension, qui provoque une substitution des avis relatifs aux prescriptions controversées par un positionnement politique. Les utilisateurs appliquent des règles et des stéréotypes simples au traitement de l’information tels que « suivez l’argent » et « faites confiance à vos yeux ».

Biographie : Liana Ermakova est maître de conférence en informatique à l’Université de Bretagne Occidentale (Brest, France) depuis 2017. Son principal domaine de recherche est la recherche d’information et le traitement du langage naturel. Actuellement, elle travaille sur l’altération de l’information en cascade et la simplification de textes scientifiques dans le cadre du projet SimpleText. Elle organise également diverses conférences, ateliers et tâches CLEF (https://simpletext-madics.github.io/2021/).
L. Ermakova est membre des comités de programme des principales conférences en informatique comme SIGIR, KDD, ECIR, CIKM, etc. Elle enseigne le traitement du langage naturel, la pré- et post-édition, la localisation et le développement de sites Web, les bases de données.
L. Ermakova a obtenu le doctorat en informatique en 2016 à l’Université de Toulouse II, France. Le titre de la thèse était Contextualisation de textes courts dans la recherche d’information : Application à la contextualisation de tweet et à l’expansion automatique de requêtes. Après la thèse, L. Ermakova a été post-doc au laboratoire de recherche interdisciplinaire LISIS, Paris, France, travaillant sur l’analyse des résumés scientifiques.

Julien Falgas – Projet needle : Quelle place pour une expérience de découverte et de partage de l’info moins favorable aux fake news ?
Résumé de l’intervention : Comme le souligne l’argumentaire de la conférence, le profilage exercé par les moteurs de recherche tels que Google ou les réseaux sociaux tels que Facebook tend à renforcer les convictions de leurs utilisateurs et favorise la réception de fake news. Plus largement, tout un courant critique en SIC a largement documenté et analysé les conséquences délétères d’un modèle économique dominant qui se fonde sur le ciblage publicitaire à haute fréquence et nécessite de recueillir toujours plus de données s’usage afin de performer ses promesses.
Le projet needle consiste à développer un dispositif d’accès et de partage des contenus alternatif aux moteurs de recherche et aux réseaux sociaux. Le projet a donné lieu à un prototype qui a confirmé un certain nombre d’hypothèses tout en soulevant un problème central : celui de l’expérience utilisateur. En effet, la propension de Google et Facebook à favoriser la recrudescence et la diffusion de fausses informations découle du fait que leurs interfaces et l’expérience proposée à l’utilisateur sont orientées vers la captation de l’attention et des données qui en découlent. D’où la nécessité d’imaginer d’autres interfaces et d’autres expériences. C’est le chantier poursuivi jusque fin avril avec un groupe projet d’élèves en certification UX de l’école des Gobelins.
J’exposerai les résultats de ce travail en mettant l’accent sur le caractère problématique d’une telle entreprise, tiraillée entre la nécessité d’attirer et de conserver l’intérêt d’utilisateurs coutumiers de services moins vertueux, et la nécessité de cultiver leur libre arbitre afin de rester fidèle au projet. J’aborderai les difficultés rencontrées pour imaginer un modèle d’affaire compatible avec les ambitions du projet, révélatrices de certains cadres propres au monde de l’édition de presse. Enfin, j’esquisserai les pistes et hypothèses envisagées pour l’avenir.

Biographie : Julien Falgas est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication au Centre de recherche sur les médiations. Il a initié ses travaux autour de l’innovation narrative sur le terrain de la bande dessinée numérique. Il constate que les auteurs graphiques rencontrent les mêmes freins que les auteurs littéraires ou que les journalistes dans un environnement numérique dominé par les GAFA. Face à cette situation dont les fake news apparaissent comme un symptôme, la technologie de navigation web contributive needle vise à expérimenter l’hypothèse d’une alternative en matière d’accès et de partage des contenus.

Christina Koumpli – Les conciliations juridiques complexes exigées par la régulation des « Fake News »

Biographie : Christina Koumpli est Maître de conférences en droit public à Avignon Université. Elle est chercheur et membre élue au conseil du Laboratoire Biens, Normes et Contrats (LBNC).
Elle est l’auteur de l’ouvrage « Les données personnelles sensibles : contribution à l’évolution du droit fondamental à la protection des données à caractère personnel. Etude comparée : Union européenne, Allemagne, France, Grèce, Royaume-Uni » qui sera publiée en 2021 par les éditions Pedone, travail doctoral récompensé par le prix 2021 de la Fondation René Cassin ainsi que par le prix 2021 de l’Institut de Recherche Juridique de la Sorbonne.
Christina Koumpli a également travaillé pour le programme européen de recherche « Whistleblowing open data impact. An implementation and impact assessment » (823799) ISFP-2017-AG-CORRUPT, Commission européenne, Université d’Angers.
Elle est actuellement porteur du projet de recherche pluridisciplinaire sur le sujet « Compliance : Measuring Defaults in the Digital Age ».
Elle s’intéresse au phénomène numérique du point du vue des droits fondamentaux et des mutations que l’âge digitale implique à l’égard des concepts fondamentaux du droit public.

Session La lutte contre les Fake News à l’international

Présentations orales de 14h à 17h

Jennifer Henderson
Aaron Delwiche
Leading by Example: How Fake News Nearly Destroyed Democracy in the United States

Biographie Jennifer Henderson : Jennifer Jacobs Henderson is Interim Vice President of Academic Affairs: Student Academic Issues and Retention and a professor in the Department of Communication at Trinity University in San Antonio, Texas.  Her research addresses issues of media law, the ethics of media, and the use of participatory cultures for political and social action.  Jennifer is co-editor of The Participatory Cultures Handbook and the forthcoming Routledge Companion to Participatory Cultures.  Her research includes a book chapter in The Rise of the Transtexts that proposes a new copyright scheme to accommodate increasingly common remixed and transmedia narratives as well as a chapter on the literacies of participatory cultures in Media Literacy a Disruptive Media Environment which identifies eight literacies that should be learned – and unlearned – as part of any collective intelligence project. 

Biographie Aaron Delwiche : Aaron Delwiche is a Professor and Interim Chair of the Department of Communication at Trinity University in San Antonio, Texas. He teaches courses on topics such as virtual world development, mobile gaming, transmedia storytelling, and media literacy. Delwiche has long been fascinated with propaganda and conspiracy theories, exploring these topics in the site Propaganda Critic. His recent work investigates the emergence of bots and sock puppets, arguing that these technologies constitute a ‘fake audience’ that poses a fundamental threat to global civil society. He earned his undergraduate degree from U.C. Berkeley and his doctorate from the University of Washington.

Philippe-André Rodriguez – HumanIA – Entrevue avec le Dr. Philippe-André Rodriguez, Ministère Affaires mondiales Canada et Professor of Practice (McMaster University) sur la politique générale d’inclusion numérique du gouvernement canadien et de son approche en matière de d’infox interne et externe.

Biographie : Philippe-André Rodriguez est directeur adjoint du Centre pour la politique numérique internationale à Affaires Mondiales Canada, et professeur des pratiques à l’Université McMaster. Entre autres responsabilités, il agit comme chef de la délégation canadienne au Comité ad hoc sur l’intelligence artificielle du Conseil de l’Europe et au processus de l’UNESCO pour le développement d’une recommandation sur l’Éthique de l’intelligence artificielle, et a travaillé étroitement à la création du Partenariat Mondial sur l’Intelligence Artificielle et au Mécanisme de Réponse Rapide pour la protection de la démocratie du G7.
Dr Rodriguez a précédemment occupé le poste de conseiller principal au Bureau du Conseil privé du Canada sur des questions liées à la gouvernance des technologies numériques, de l’intelligence artificielle et des plateformes en ligne. Avant de se joindre au gouvernement canadien, il a été chercheur invité à la Faculté de droit de l’Université Yale aux États-Unis, et a complété un doctorat à l’Université d’Oxford. Ses recherches ont été publiées dans la Cambridge Review of International Affairs, la European Review of History et la Human Rights Review, entre autres.

Angeliki Monnier – « Erasmus+ Fact-Checking » : une collaboration européenne pour l’enseignement de la vérification de l’information
Résumé de l’intervention : Dans cette communication, Angeliki Monnier va présenter le project Erasmus+ « Fact-Checking: European cooperation project on disinformation and fact-checking training. Empowering current and future media and media education professionals, to identify, prevent, and combat fake news spread over digital networks ». Lauréat de l’édition 2019, le projet vise à concevoir et réaliser un cursus européen sur le fact-checking et la désinformation. Il prévoit de créer un ensemble de modules en eLearning et en présentiel, couvrant les principales compétences nécessaires dans la conception et la mise en œuvre d’une stratégie de vérification des faits pour la production et la diffusion d’une information de qualité. Il vise à former aux compétences nouvelles dont les professionnel·le·s des médias et de l’éducation aux médias ont besoin, et à permettre aux participant·e·s d’acquérir une expertise dans les domaines de la vérification des faits et de la désinformation, afin qu’ils/elles puissent exercer le métier émergent du « journaliste-fact-checkeur ».

Biographie : Angeliki Monnier est professeure en sciences de l’information et de la communication à l’université de Lorraine (site de Metz). Ses travaux de recherche portent sur les discours et les usages des médias. Elle s’intéresse plus particulièrement aux environnements informationnels, notamment ceux en ligne. Elle coordonne, pour l’université de Lorraine, le projet européen Erasmus+ Fact-checking, projet articulant pédagogie et recherche, et elle pilote, du côté français, une ANR franco-allemande sur les discours de haine en ligne contre les migrants (projet M-Phasis: Migration and Patterns of Hate Speech in Social Media – A Cross-cultural Perspective). Elle est directrice adjointe du Crem (Centre de recherches sur les médiations), et coresponsable du Master « Journalisme et médias numériques » à Metz.

Paolo Papotti – Computational Fact Checking for Textual Claims
Résumé de l’intervention : Fact checkers and social platforms are overwhelmed by the amount of false content that is produced online every day. To support fact checkers and content moderators, several research efforts have been focusing on automatic verification methods to assess claims. These initiatives have grown and multiplied in the last year due to the « infodemic » associated with the COVID-19 pandemic. Better access to data and new algorithms are pushing computational fact checking forward, with experimental results showing that verification methods enable effective labeling of claims, both in simulations and in real world efforts such as https://coronacheck.eurecom.fr. However, while fact checkers start to adopt some of the resulting tools, the misinformation fight is far from being won. In this talk, we will cover the opportunities and limitations of computational fact checking and its role in fighting misinformation.

Biographie : Paolo Papotti is an Associate Professor at EURECOM, France since 2017. He got his PhD from Roma Tre University (Italy) in 2007, and had research positions at the Qatar Computing Research Institute (Qatar) and Arizona State University (USA). His research is focused on data integration and information quality. He has authored more than 100 publications, and his work has been recognized with two « Best of the Conference » citations (SIGMOD 2009, VLDB 2016), two best demo awards (SIGMOD 2015, BDA 2020), and two Google Faculty Research Award (2016, 2020). He is associate editor for PVLDB and the ACM Journal of Data and Information Quality (JDIQ).

Emmanuel Netter – La Lutte contre la Diffusion d’informations trompeuses en Droit Français et Européen

Tables Rondes

Carole Chatelain
Intervention à la table ronde Comment lutter contre les Fake News : La façon dont les scientifiques tentent de trouver des parades pour repérer et lutter contre les deep fakes.

Biographie : Directrice de la rédaction Sciences et Avenir/La Recherche après en avoir été la rédactrice en chef depuis 2009, Carole Chatelain est également médiatrice (diplômée en 2019 à l’Institut IFOMENE, à l’Institut catholique de Paris), spécialiste en communication de crise et chargée d’enseignement à l’Université Paris-Nanterre. Ancienne rédactrice en chef du quotidien 20 Minutes, elle a débuté sa carrière au Figaro (édition Rhône-Alpes) avant d’intégrer les rédactions de Ca M’Intéresse (Chef de service Actualités) puis de GEO où elle a été Grande Reportrice spécialisée en Environnement. Formatrice en journalisme, elle est aussi l’autrice de « Comment développer son empathie : les ressources du cerveau » aux Editions universitaires Archétype82.

Léonard Lièvre
Intervention à la table ronde Politisation de la Fake News : J’aborderai la question des fake news sous le biais de la « maîtrise de l’information » pratiquée de plus en plus par les hommes et femmes politiques mais aussi par le monde de l’entreprise. Une pratique qui conduit de plus en plus à faire glisser l’information dans la sphère de la communication. Dès lors, quand une information ne passe plus entre le filtre des professionnels de la communication elle a vite fait de se retrouver classées dans les fake news.

Biographie : Journaliste de 53 ans ayant travaillé durant une vingtaine d’années pour La Manche Libre, premier hebdomadaire régional de France et collaboré en tant que pigiste régulier durant 10 ans pour le Canard Enchaîné. Co-auteur avec Hervé Fauve de « Retrouver la Minerve » édité en 2020 chez Konfident ainsi que de « La reine et les présidents » édité cette année chez le même éditeur. Par ailleurs j’ai publié en 2019 chez Saint-Léger éditions un essai sur Pierre Teilhard de Chardin intitulé « Les fragiles étincelles de nos feux ardents ».

Guillaume Marrel
Intervention à la table ronde Politisation de la Fake News : Je participerai aux débats sur le désenchantement démocratique de l’Internet, la remise en cause des autorités scientifiques, médiatiques et des vérités factuelles, les nouvelles formes de désinformation politique, et la relativisation des effets supposés des fake news sur le comportement politique. 

Biographie : Guillaume Marrel est professeur de science politique au LBNC, Avignon Université. Il dirige l’UFR Droit, Économie, Gestion ainsi que le master IES Gouvernance des données de cette université. Ses travaux portent notamment sur l’informatisation de l’action publique, l’e-réputation politique et la datafication des sciences sociales.